Festival Mouvement T : Colmars les Alpes entre en danse !
Qui croit encore naïvement que tout se passe à Paris ?
Le week-end dernier, l’association « Art et Culture Fabri de Peiresc » a organisé à Colmars les Alpes, au cœur de la haute vallée du Verdon, un festival de danse à faire pâlir d’envie tous les citadins qui se contentaient de regarder Roland Garros à la télé.
De spectacles en ateliers pour petits et grands, de performances de rues en balèti convivial : chacun a pu s’étonner, observer ou participer, à sa mesure, avec ou sans thé, aux élans chorégraphiés ou improvisés qui prenaient gentiment d’assaut le village. Même la conspiration de la pluie et du froid n’est pas parvenue à éteindre le feu sacré du mouvement partagé.
A mi-chemin entre les personnages de Botero et de Folon, les quatre danseurs de la compagnie Didier Théron, gonflés dans leurs costumes- baudruches, ont offert des mouvements aussi légers qu’enrobés et suaves. En parade facétieuse dans les ruelles pittoresques ou en envol onirique sur le sacre du printemps de Stravinski, ils ont conquis le village et les spectateurs. Au sommet du fort de Savoie, deux danseurs graciles et bourrés d’énergie de la compagnie Jozsef Trefeli attendaient leur public pour une performance mêlant le folklore slave, les percussions corporelles et la danse contemporaine. Des applaudissements nourris aux claques de l’atelier de percussions corporelles : le pas a été courageusement franchi par une bonne partie du public, conquis au jeu du rythme. Quant à Julien Gros de la compagnie Havin’ fun, il a merveilleusement montré comment dépasser les stéréotypes et les attendus du hip-hop pour en faire un véritable art de l’émotion, avec un corps sans cesse déstructuré et repensé dans l’espace.
S’il n’a pas remporté la guerre, dans ce village fortifié par Vauban, l’acharnement du dieu de la pluie peut tout de même se glorifier d’une victoire : le spectacle de danse volante de la compagnie post-scriptum a dû être annulé, au grand regret de tous. Néanmoins l’atelier « danse volante » a pu se dérouler dans la salle du fort de Savoie où les participants, ados et adultes, ont goûté, trois heures durant, à la griserie ludique d’un envol encordé. De quoi nous donner envie, à tous, de nous retrouver l’an prochain pour assister à ce spectacle manquant et de saluer au passage l’engagement de l’association « Art et Culture Fabri de Peiresc » qui, avec curiosité et humilité, œuvre sans cesse pour que, justement, l’essentiel ne se passe pas qu’à Paris.