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12 février 2014 3 12 /02 /février /2014 10:35

Le talent de nos vieilles actrices françaises

Le dernier film de Solveig Anspach : Lulu femme nue, nous offre l’occasion de retrouver une des comédiennes de notre patrimoine : Claude Gensac. Nous nous souvenons généralement de Claude Gensac incarnant Frosine, toute de rose vêtue, dans L’Avare avec Louis de Funès que nous avons tous vu au collège ; certains l’ont peut-être aimé, toujours au côté de Louis de Funès, dans un des « Gendarmes » ou dans le rôle de la secrétaire à la jambe singulièrement cassée de l’Aile ou la cuisse ; d’autres se rappellent mieux l’Aigle à deux têtes de Jean Cocteau… Dans le très joli film : Lulu, femme nue, elle incarne une vieille originale, acariâtre célibataire au cœur d’or, qui puise auprès de Lulu (excellente Karin Viard, comme toujours) l’amitié et la tendresse qui rompent la solitude pesante du quatrième âge. Dans ce rôle, elle est épatante de drôlerie, de justesse, de luminosité. Rien que pour la rencontre de ces deux femmes où l’apprentie voleuse-de- sac-de vieille-dame préfère, finalement, les leur porter, le film vaut le déplacement. Merci chère Claude Gensac pour la force de ce personnage poétique, merci pour votre talent qui donne (un peu) le courage de vieillir.

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 14:39

Cache-cache de Christine Antheaume

En bout de fêtes, alors que l’estomac aspire à trêves, que le foie demande grâce et que la tête ne sait plus où donner d’elle-même, une petite aspiration à l’ascèse s’impose naturellement, plus ou moins teintée de misanthropie. Le remède idéal : les deux tomes de Cache-cache de Christine Antheaume. D’abord parce que ce roman en deux parties cristallise notre fantasme de s’offrir une autre vie, complètement différente, sous une autre identité, ensuite parce qu’il nous emmène en voyage dans une île du Pacifique avec péripéties et dépaysement garantis.

Laurent Martel doit assumer quotidiennement son rôle de patron nanti à la tête d’une grande entreprise de cosmétiques. Ce fils à papa un peu falot doit également supporter sa blonde tyrannique à la cupidité mal fardée. Un jour d’été, la découverte d’un sac providentiel va lui ouvrir les portes d’une deuxième vie sous une identité usurpée. Prendre le large à ses risques et périls, lutter contre l’adversité, la crainte, la culpabilité, lier des liens nouveaux, accomplir des désirs inassouvis : tel sera son voyage et le nôtre puisque nous le suivons sans relâche dans toutes ses aventures.

Le deuxième tome fait apparaître un nouveau personnage avec une nouvelle instance narrative : Amédée Laville, détective privé, qui va tenter de retrouver, plus de neuf ans après, la trace du grand patron disparu. Sa force de déduction et sa ténacité dignes d’Hercule Poirot causeront bien du tracas au héros en menaçant le bel édifice d’une existence recomposée sur d’autres bases.

Le récit avec son style vif, alerte et plein d’humour nous absorbe et nous retient jusqu’au bout. Les paysages et les personnages sont évoqués avec pittoresque et une lucidité nuancée d’amusement. Outre l’aspect existentiel de l’aventure, on s’intéresse également à la problématique du tourisme moderne qui semble, légitimement, préoccuper Christine Antheaume : loin du tourisme de masse une autre façon d’aller à la rencontre de paysages et de cultures n’est-elle pas envisageable ? L’idéal d’un tourisme équitable et solidaire se profile au-delà des rebondissements du roman d’aventure et d’enquête.

Cache-cache nous offre donc une lecture très agréable, vitaminée et vivifiante… aussi réparatrice qu’une évasion aux îles Coralines !

Cache-cache de Christine Antheaume
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10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 08:55

Descente aux grands crus

Paul Torday

Je sais, en ce moment, tu cherches le cadeau idéal : pas trop cher, pas trop encombrant, pas trop inutile. Tu préfèrerais éviter à son destinataire l’obligation de s’en débarrasser promptement sur ebay ou Le Bon coin. Tu voudrais que le paquet soit seyant et discret sous le sapin ou sur une table de fête. Ne cherche plus, j’ai ce qu’il te faut : 10x18x2cm, pratique à emballer ; un prix modique compris entre 8,10 et 7, 70 euros qui ne grèvera pas ton budget-cadeau et procurera de nombreuses heures de fascination à son heureux destinataire.

Tu souhaites en savoir davantage ?

Wilberforce, trentenaire londonien, consume ce qui lui reste de vie à déguster les plus grands crus de vins de Bordeaux. Il boit dans les restaurants gastronomiques de la capitale ou chez lui, grâce à l’immense cave dont il a hérité et qui contient près de cent mille bouteilles. Jadis, il ne buvait pas. Chef de start-up, il passait tout son temps en ascèse informatique, s’enrichissant (sans dépenser) en fabriquant des logiciels. Un jour, il rencontre le mystérieux caviste Francis Black et ses amis aristocrates.

Le récit remonte dans le temps, sur cinq millésimes, pour nous relater les circonstances de cette vertigineuse descente dans l’enfer des grands crus.

Un roman gouleyant et savamment construit aux saveurs originales. Il se boit bien, comme un vin de soif, mais sa longueur en bouche lui vaut d’être recommandé. De saison, incontestablement !

Descente aux grands crus
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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 17:26
Cher lecteur,
Au seuil de l'hiver, tu te demandes peut-être s'il existe encore, à la surface de la planète, de ces plages de rêve où jouer les Robinson. Ces anses au sable blanc, doux comme de la farine, aux frondaisons luxuriantes, aux eaux turquoises et cristallines. Ces criques ornées de blocs de granit sombre, tel un décor hollywoodien où l'on pourrait rêver. Rêver, seul, ou presque, en attendant le coucher du soleil...
La réponse est oui.
Et pour te le prouver, voici deux photos prises la semaine dernière car il m'arrive de voyager autrement qu'à dos de livre.
Sur la première, tu pourras admirer l'arrivée sur Anse Georgette depuis Anse Lazio après une heure et demie de marche magnifique (Ile de Praslin-Seychelles)
Sur la deuxième, voici la fameuse Anse Source d'argent sur l'île de la Digue.
Il en existe une troisième, encore plus belle... mais celle-là : je la garde secrète...
Salutations voyageuses
Arrivée sur Anse Georgette-Praslin-Seychelles

Arrivée sur Anse Georgette-Praslin-Seychelles

Anse Source d'argent

Anse Source d'argent

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 18:32

La disparition de Patrice Chéreau, qui ébranle le grand théâtre du monde comme notre petit cinéma intérieur, m'incite à réécouter le Grand Entretien du 20 novembre 2012 où il était l'invité de François Busnel, sur France Inter. http://www.franceinter.fr/emission-le-grand-entretien-patrice-chereau

Jusqu'à juin dernier, entre 17h et 18h, on pouvait furtivement rencontrer, au gré d'un providentiel trajet en voiture, d'un moment de pause dans sa cuisine ou d'un podcast dans un train, un grand Monsieur, une grande Dame pour un instant d'intimité. Les voix étaient posées, justes. Il y avait des silences, parfois épais comme des rideaux de larmes... Des silences propices aux confidences...

À présent le tonitruant Frédéric Mitterrand a remplacé le discret François et l'emphase s'est substituée à la litote.L'impudeur volubile de l'intervieweur, en dépit de ses bonnes intentions, submerge l'interviewé, le réduisant à sa plus simple expression, le muselant, ce qui est regrettable lorsque celui-ci se nomme Ludmilla Mickaël, par exemple.

Pudeur et retenue permettent de laisser à ceux que l'on aime, que l'on admire, l'espace de lever les voiles .

Patrice Chéreau : Le Grand Entretien/ France Inter, novembre 2012

Patrice Chéreau : Le Grand Entretien/ France Inter, novembre 2012

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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 15:13

Nue de Jean-Philippe Toussaint : des chrysanthèmes et des lys

Un ami cher, complice de toujours, écrivain de lumière dans l’ombre de Minuit exprime le plaisir qu’il éprouve à la lecture du dernier Toussaint : Nue.

Un clic plus tard je m’élance vers une robe de miel sur un défilé de haute-couture, un retour de vacances, des attentes parisiennes, une errance japonaise et une expédition de mort et de vie sur l’île d’Elbe. Unité de temps : l’automne, où sous une pluie prégnante, les tribulations du désir du narrateur et de Marie s’achèveront, conformément à ce que le prénom de l’héroïne semblait suggérer.

Des égarements, hésitations, chaos de la vie, le narrateur en retire l’essence avec une formulation aussi claire et fulgurante qu’un état de grâce. Ce qu’il écrit sur le nécessaire ressassement dans l’amour comme dans l’écriture, sur la perception du temps, sur les connivences des corps produit cette même exultation que l’on peut ressentir à la lecture de Proust ou de Barthes. L’humour et le sens du burlesque sont saupoudrés avec bonheur, çà et là, au cours d’un vernissage mondain ou dans une chambre d’hôtel surannée de l’île d’Elbe.

Pourtant, malgré la saveur inoubliable de l’écriture, certains passages lassent ou irritent. Ils trahissent un peu de complaisance, une pincée de mièvrerie, de redondance. Le visage du narrateur qui se redécouvre en se rasant mousse de stéréotype ; Marie fumant à la terrasse d’un café sous la pluie avec les références imposées à Hopper ou Nan Golding agace ; Marie et son bouquet de lys blancs : c’est trop ! Parfois, certains fils de la trame narrative, notamment dans les emboîtements, réminiscences ou retours en arrière, demeurent en suspens hors du canevas comme de petites franges qui dépassent faute d’avoir pu s’insérer judicieusement dans le tissage, ce qui est principalement le cas de tous les épisodes du récit qui ont lieu au Japon.

Un bonheur de lecture, certes, mais avec des heurts, des aspérités… De quoi redonner foi à l’écrivain obscur puisque même l’œuvre d’un auteur comme Toussaint, depuis longtemps béatifié, n’est pas exempte de failles.

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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 18:30

Nous vieillissons et avons envie de rester jeunes, sans blague ? Le truisme de la rentrée !

D'accord, mais certains l'expriment avec l'humour et la grâce qui dépassent tout. C'est le cas du chanteur Kent qui non seulement a animé cet été une émission musicale sur France Inter avec un ton inédit mais nous livre un dernier album savoureux.

Voici le texte d'une de mes chansons favorites : au lecteur qui s'y retrouve joyeusement d'aller l'écouter en ligne et d'en jubiler... L'humour sauvant de l'âge mieux que le bistouri ! Non ?

Il donne rendez-vous au Starbuck

Il a son profil sur Facebook
L’espèce de jeune con qui est en moi

Il boit la bière à la louche
Il s’ laisse embrasser sur la bouche
Par tout l’ monde le jeune con qui est en moi

Il pense que les gens de ma génération
Ont des pensées d’occasion
Le jeune con qui est en moi

Quand il me voit dans une glace
Il croit qu’un autre a pris sa place
L’espèce de jeune con qui est en moi

Ça fait 30 ans qu’il veut mourir
A 20 ans pour ne pas se voir vieillir
Le jeune con qui est en moi

Si une femme de mon âge me drague
Il croit qu’elle s’est trompée d’étage
L’espèce de jeune con qui est en moi

Il croit que le monde entier l’attend
C’est carrément encourageant
Pour le vieux con qui est en moi

Mais les projets qu’il a plein la tête
Il les remet à perpète
L’espèce de jeune con qui est en moi

Il ne supporte pas d’être transparent
Aux yeux des adolescents
L’espèce de jeune con qui est en moi

Il en sait trop maintenant
Pour se croire encore innocent
L’espèce de jeune con qui est en moi

Il n’écoute pas mes avertissements
Il s’en prend toujours plein les dents
Le jeune con qui est en moi

Il bouge trop, il se couche tard
Il va finir par m’avoir
L’espèce de jeune con qui est en moi

L’espèce de jeune con qui est en moi
L’espèce de jeune con qui est en moi
L’espèce de jeune con qui est en moi
L’espèce de jeune con qui est en moi

Kent : dernier album : Le Temps des âmes
Kent : dernier album : Le Temps des âmes

Kent : dernier album : Le Temps des âmes

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 08:17

Par les villages

Pièce de Peter Handke mise en scène par Stanislas Nordey avec Stanislas Nordey, Véronique Nordey, Laurent Sauvage, Jeanne Balibar, Émmanuelle Béart.
Cour d'honneur du Palais des papes. Festival 2013

Les sons d'une guitare électrique emplissent le crépuscule de la Cour d'honneur ; en fond de scène, des cubes de tôle bleue deviendront bientôt des baraques d'ouvriers. Un homme entre : c'est Grégor. Il décide d'aller revoir son frère et sa sœur qui ont moins bien réussi leur vie que lui et sont restés, là-bas, au village.

Une pièce sur l'histoire familiale, donc, avec sa mémoire tortueuse et ses douleurs, qui se double d'un propos affuté sur la condition d'ouvrier et les clivages sociaux. Le texte est dense, exigeant, poétique et il est parfaitement maîtrisé par des comédiens, tous talentueux. Alors, pourquoi avoir choisi de leur greffer l'incontournable oreillette, petite cicatrice discrète sur la joue, pour amplifier leur voix et tricher avec la caisse de résonance naturelle de la Cour d'honneur ? Artificiellement portée de la sorte, même si la sonorisation est extrêmement bien faite, la voix perd sa dimension palpable, charnelle, projetée par la seule force du corps et magistralement renvoyée par ces murs depuis longtemps.

Aux voix désincarnées s'ajoute une mise en scène qui désincarne : statique, pauvre en créativité avec un décor minimaliste dénué de trouvailles : des blocs à facettes que l'on tourne et retourne, sans surprise ! Chacun déclame (bien) sa tirade pendant que ses interlocuteurs attendent leur tour pour déclamer. Parfois, la guitare électrique fait vibrer un peu ce lieu naturellement grandiose qu'une scénographie, qui ne joue pas le jeu, ne parvient pas à transcender. C'est long... On mémorise ça et là quelques pépites poétiques du texte en regrettant qu'il ne soit pas plus habilement porté par les corps, les pierres, le ciel, les étoiles d'Avignon.

À la pause, la tentation est trop forte de retrouver la place du Palais grouillante de vie, de mouvements, de sensations, loin d'une mise en scène roide qui coule dans le béton un texte qu'elle souhaite servir, sans exploiter ce que le cadre, magique, offre généreusement : première clause du contrat de tout metteur en scène venant à Avignon, il me semble.

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 18:34

La Grande Embrouille d'Eduardo Mendoza

Cher(e) tournepage,

J’ignore ce qu’il en est pour toi mais de mon côté, lorsque j’ai un petit accès de fatigue ou un micro coup de blues, je m’offre un Mendoza.

Non, il ne s’agit pas d’un cocktail sud-américain aux couleurs psychédéliques et bourré de Téquila ni d’une grosse gourmandise régressive et insulino-agressive, non, je parle d’un roman de l’écrivain espagnol Éduardo Mendoza, l’auteur du Mystère de la crypte ensorcelée, du Labyrinthe aux olives, de L’Artiste des dames et d’Une Comédie légère (Prix du meilleur livre étranger en 1998).

Son dernier opus, paru en 2013 aux éditions du Seuil, s’intitule : La Grande Embrouille et s’inscrit dans la lignée de ses romans policiers parodiques et burlesques, pleins de personnages délicieusement récurrents car prodigieusement attachants. On retrouve ainsi à Barcelone notre noble héros-narrateur, espèce d’hurluberlu échappé de l’asile qui s’improvise détective et dégoise comme un livre, sa sœur Candida, son beau-frère, quelques comparses tous plus ou moins branquignoles- géniaux et l’ombre tutélaire du docteur Sugranes, chef du service psychiatrique dans lequel ont séjourné bon nombre des protagonistes.

Ça commence fort : notre narrateur reçoit une invitation à la décoration honorifique du Docteur Sugranes. Il commet l’erreur de s’y rendre. Aussitôt arrivé dans le carré VIP, le voilà saisi par deux assistants : la convocation avait pour but d’en faire l’objet d’étude d’une démonstration médicale publique : Ô terrible déconvenue ! Peu enclin à se complaire en telle situation, il décampe et croise le beau Romulo, un ancien interné qui le convie au bistrot. S’ensuivra un imbroglio de péripéties toutes plus insensées les unes que les autres, relatées dans un style désopilant : on assiste à un hold-up avorté à cause du goût d’un braqueur pour un service en porcelaine offert par la Caixa de Catalunya à ses meilleurs clients, à l’hégémonie des familles asiatiques sur le commerce urbain, au rapt heureux d’Angela Merkel qui doit sauver l’euro. Bref, impossible de tenir la liseuse ou le bouquin tant on se tient les côtes d’un bout à l’autre du roman.

Prescription d’urgence donc, non remboursée par la sécu mais peu onéreuse et transmissible.

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 13:37

Festival Mouvement T : Colmars les Alpes entre en danse !

Qui croit encore naïvement que tout se passe à Paris ?

Le week-end dernier, l’association « Art et Culture Fabri de Peiresc » a organisé à Colmars les Alpes, au cœur de la haute vallée du Verdon, un festival de danse à faire pâlir d’envie tous les citadins qui se contentaient de regarder Roland Garros à la télé.

De spectacles en ateliers pour petits et grands, de performances de rues en balèti convivial : chacun a pu s’étonner, observer ou participer, à sa mesure, avec ou sans thé, aux élans chorégraphiés ou improvisés qui prenaient gentiment d’assaut le village. Même la conspiration de la pluie et du froid n’est pas parvenue à éteindre le feu sacré du mouvement partagé.

A mi-chemin entre les personnages de Botero et de Folon, les quatre danseurs de la compagnie Didier Théron, gonflés dans leurs costumes- baudruches, ont offert des mouvements aussi légers qu’enrobés et suaves. En parade facétieuse dans les ruelles pittoresques ou en envol onirique sur le sacre du printemps de Stravinski, ils ont conquis le village et les spectateurs. Au sommet du fort de Savoie, deux danseurs graciles et bourrés d’énergie de la compagnie Jozsef Trefeli attendaient leur public pour une performance mêlant le folklore slave, les percussions corporelles et la danse contemporaine. Des applaudissements nourris aux claques de l’atelier de percussions corporelles : le pas a été courageusement franchi par une bonne partie du public, conquis au jeu du rythme. Quant à Julien Gros de la compagnie Havin’ fun, il a merveilleusement montré comment dépasser les stéréotypes et les attendus du hip-hop pour en faire un véritable art de l’émotion, avec un corps sans cesse déstructuré et repensé dans l’espace.

S’il n’a pas remporté la guerre, dans ce village fortifié par Vauban, l’acharnement du dieu de la pluie peut tout de même se glorifier d’une victoire : le spectacle de danse volante de la compagnie post-scriptum a dû être annulé, au grand regret de tous. Néanmoins l’atelier « danse volante » a pu se dérouler dans la salle du fort de Savoie où les participants, ados et adultes, ont goûté, trois heures durant, à la griserie ludique d’un envol encordé. De quoi nous donner envie, à tous, de nous retrouver l’an prochain pour assister à ce spectacle manquant et de saluer au passage l’engagement de l’association « Art et Culture Fabri de Peiresc » qui, avec curiosité et humilité, œuvre sans cesse pour que, justement, l’essentiel ne se passe pas qu’à Paris.

Les bibendums de la Cie Didier Théron

Les bibendums de la Cie Didier Théron

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