La disparition de Patrice Chéreau, qui ébranle le grand théâtre du monde comme notre petit cinéma intérieur, m'incite à réécouter le Grand Entretien du 20 novembre 2012 où il était l'invité de François Busnel, sur France Inter. http://www.franceinter.fr/emission-le-grand-entretien-patrice-chereau
Jusqu'à juin dernier, entre 17h et 18h, on pouvait furtivement rencontrer, au gré d'un providentiel trajet en voiture, d'un moment de pause dans sa cuisine ou d'un podcast dans un train, un grand Monsieur, une grande Dame pour un instant d'intimité. Les voix étaient posées, justes. Il y avait des silences, parfois épais comme des rideaux de larmes... Des silences propices aux confidences...
À présent le tonitruant Frédéric Mitterrand a remplacé le discret François et l'emphase s'est substituée à la litote.L'impudeur volubile de l'intervieweur, en dépit de ses bonnes intentions, submerge l'interviewé, le réduisant à sa plus simple expression, le muselant, ce qui est regrettable lorsque celui-ci se nomme Ludmilla Mickaël, par exemple.
Pudeur et retenue permettent de laisser à ceux que l'on aime, que l'on admire, l'espace de lever les voiles .