Hadrien

Hadrien

Lecteur-voyageur si le printemps t’appelle du côté de Rome, le temps d’une escapade, ne néglige pas de t’arrêter sur la commune de Tivoli, à la Villa d’Hadrien.

Cet empereur lettré, qui vécut de 76 à 138, mourut –fait ô combien rare pour les empereurs romains, souvent assassinés !- dans son lit. Esthète, érudit, amoureux de la Grèce et du bel Antinoüs, Hadrien parlait apparemment mieux le grec et l’espagnol (sa mère était de Cadix) que le romain et n’était guère apprécié du peuple de Rome. Aussi entreprit-il de faire réaliser une villa un peu à l’écart… comme le fera plus tard Louis XIV avec Versailles. Et là, le terme « villa » (souvenons-nous qu’en latin il signifie « propriété ») prend tout son sens : 150 hectares sous les pins, les chênes et les oliviers. Salles de réception, théâtre, thermes, bassins autour desquels flâner sans fin … Et le clou du spectacle à ciel ouvert : le Canope, plan d’eau de 118 m de long, bordé de statues, de colonnes et censé symboliser un bras du Nil. Antinoüs, le bel amant, s’était noyé dans le Nil, peut-être cette réalisation extraordinaire lui rend-elle hommage ?

Au bout de cette longue promenade, romantique en diable (on s’attend à tout moment à rencontrer l’ombre d’un de nos poètes du 19ème siècle en méditation devant ces vestiges), les Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar nous tendent leurs pages, prélude ou postlude à cette visite inoubliable.